Compléments

Sources, livres, ressources en ligne et repères biographiques autour d’Un certain voyage, la déportation à Ravensbrück et au camp annexe de Neubrandenburg.

Introduction

Nous avons assemblé ici les documents qui nous ont permis de contextualiser les événements décrits dans « Un certain voyage » ou qui nous ont semblé utiles pour les corroborer ou les compléter. Nous avons cherché en particulier à collecter des informations sur le « camp annexe » de Neubrandenburg. Ces sources nous ont permis de compléter le texte original écrit par Jeanne et Josette par des illustrations et des notes de bas de page.

Cette section est découpée en quatre parties : « livres », « repères biographiques » associés aux personnes citées, « liste de déportées décédées » à Neubrandenburg ou à la suite de leur détention dans ce camp, et compléments « sur les lieux cités dans le récit Un certain voyage ». Nous avons inclus les liens vers les ressources internet disponibles.

Pour toute correction ou tout complément, contactez les éditeurs : uncertainvoyage@sfr.fr

NB : concernant le camp de Ravensbrück, il existe de nombreux documents non répertoriés ici, en particulier les œuvres de Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Toutes deux, figures emblématiques de la Résistance, ont été panthéonisées le 27 mai 2015. Une liste de plus de 150 ouvrages relatifs à Ravensbrück est proposée par la BnF : Documents sur Konzentrationslager Ravensbrück.

Livres

Bibliographie

« Passant, souviens-toi ! Montpellier : lieux de mémoire 1940-1945 » — Françoise Nicoladzé

Édité par l’association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Hérault. Presses du Languedoc, Collection Histoire, Montpellier, 1999, 128 p. — ISBN 978-2-85998-204-1.

Le livre est conçu comme une promenade à travers la ville de Montpellier, avec arrêts sur les lieux de mémoire de la Résistance.

Le chapitre 14 « Au lycée de Jeunes-Filles : avenue G.-Clemenceau » (pp. 81-84) est dédié à l’histoire des « quatre petites de Montpellier ». Le livre inclut également plusieurs photographies : 1) les photos du trio et de Noëlle, 2) l’entrée du lycée Georges-Clemenceau, 3) le certificat d’appartenance à la Résistance attribué à Jeanne Bleton, 4) des photos de la prison de la 32e.

Le chapitre 8 « Rue de l’Université : la faculté des Lettres » évoque également la vie d’Élise Suzanne Tsitskichvili*, étudiante de la faculté des Lettres issue d’une famille géorgienne exilée en France. Arrêtée par la police française pour distribution de tracts, elle sera déportée à Ravensbrück (sous le matricule 39 136). Elle en reviendra mais mourra quelques années après, son passage par les camps de concentration lui ayant fait perdre le goût de vivre. Dans son témoignage au retour des camps, elle parle également d’un morceau de sucre reçu lors des marches de la mort (page 51) : « Un petit morceau de sucre, tu sais, un seul morceau de sucre, peux-tu imaginer comme il te rend capable d’avancer toute une journée ? »

(*) Nom orthographié TISCHKITCHVILI dans le livre-mémorial de la FMD et TISTKITCHVILY dans le mémorial des déportés de Flossenbürg.

« Le morceau de sucre et autres récits » — Noëlle Vincensini

Éditions Albiana, coll. Altri menti, 2018, 104 p. — ISBN 9782824108933.

Le livre inclut trois récits : « Le morceau de sucre », « Le piano dans les ruines » et « Jeanne et les voix », complétés par une postface : « Les cahiers ». Il est complété de « quelques mots sur l’autrice » écrits par Isabelle Anthonioz Gaggini.

« Le morceau de sucre » et « Un certain voyage » sont assurément complémentaires. « Le morceau de sucre » ne s’appuie pas sur un déroulé séquentiel, comme le récit de Jeanne, mais on y retrouve les mêmes événements vécus par les « quatre petites de Montpellier » : actes de résistance, arrestation, déportation, travail forcé, marches de la mort et évasion. Noëlle évoque la séance de torture subie à la prison de la 32e. Elle décrit le travail à l’usine et les accidents du travail qu’elle a subis, dont l’un l’a conduite à un séjour au « Revier ». Elle parle de la solidarité entre les détenues. Elle précise l’épisode du « morceau de sucre » : « une sorte de boîte de cigares (...) probablement extraite d’un colis de la Croix-Rouge internationale » contenant « douze morceaux de sucre, bien lités. (...) Incroyable mais vrai, j’en atteste, une demi-heure après avoir avalé la potion magique, les onze femmes qui en ont profité se sont évadées en bloc. »

« Un camp très ordinaire » — Micheline Maurel

Les Éditions de Minuit — Collection « Documents », 224 pages, réédition 2016 — ISBN 9782707343000.

« La Passion selon Ravensbrück » — Micheline Maurel

Les Éditions de Minuit — 1965, 88 pages — ISBN 9782707305220.

Micheline Maurel a été internée au camp de Neubrandenburg en août 1943, soit un an avant Jeanne, Josette, Paulette et Noëlle. Écrivaine et poétesse, elle a laissé une œuvre riche, dont les deux documents ci-dessus.

Elle décrit le camp de Neubrandenburg comme un « camp très ordinaire qui pouvait sembler privilégié du fait qu’il n’avait pas de chambre à gaz ou de crématoire, mais où la misère était encore plus profonde du fait que les femmes qui y arrivaient avaient déjà été dépouillées de leurs derniers biens lors de leur passage à Ravensbrück ».

« J’étais le N° 47.177 — Journal d’une comédienne déportée » — Fanny Marette, préface de Rémy Roure

FeniXX réédition numérique — format ePub (DRM Adobe), janvier 2020 — ISBN 9782307057765. Édition initiale : Robert Laffont, 1954.

Un témoignage exceptionnel décrivant de façon précise et crue l’expérience de la déportation. Fanny Marette était membre du convoi du 4 juillet 1944 dans lequel se trouvaient Josette, Paulette et Noëlle. Elle a suivi le même parcours jusqu’au camp de Neubrandenburg. Le fait qu’elle ait trouvé les ressources de témoigner très tôt (son livre a été publié en 1954) renforce la valeur historique de son récit. Elle ne mentionne pas les « quatre de Montpellier », mais son récit est très parallèle de celui de Jeanne et le complète de nombreux éléments sur la condition physique des détenues et les violences qu’elles subissaient ou dont elles étaient témoins.

« Testament pour vivre » — Odile Arrighi-Roger, préface de Lydie Benoist

Non publié mais disponible sur demande à l’Amicale de Ravensbrück, 2004 ? — 72 p.

La vie incroyable d’une femme, militante communiste, résistante de la première heure, emprisonnée une première fois pendant six mois à Fresnes pour « reconstitution de ligue dissoute appartenant à la 3e Internationale », alors qu’elle avait 16 ans et que les Allemands n’étaient pas encore à Paris. Le récit d’Odile Arrighi nous fait traverser le XXe siècle jusqu’à la chute du Mur de Berlin et la libération de Nelson Mandela.

Entrée dans la clandestinité en 1940, elle est arrêtée une seconde fois en 1942 à Nancy, puis passe par Romainville, qu’elle quitte en août 1943 pour prendre le même convoi que Micheline Maurel qui la conduit jusqu’à Ravensbrück puis Neubrandenburg.

Elle évoque le fait que certains contremaîtres de l’usine MWN cherchaient à les aider, en particulier un certain « Paul » qui a repoussé une femme SS brutalisant une détenue. Elle évoque aussi une « cheffe de bloc », prisonnière allemande appelée Bile, qui « prenait plaisir à nous envoyer des seaux d’eau glacée pour nous réveiller ».

Odile Arrighi parle également des morceaux de sucre reçus lors des « marches de la mort », de l’évasion (note : Noëlle Vincensini l’identifie comme faisant partie du même groupe d’évadées que les « quatre petites de Montpellier ») et de la libération à Groß Plasten.

« Une jeune femme condamnée à mort – Que s’est-il passé à Saint-Germain-des-Prés en 1940 ? » — Monique de l’Odéon, préface de Jacques Chaban-Delmas

Éditions Jean-Pierre Taillandier, 2002, 222 p. — ISBN 2-86562-111-1.

Le témoignage d’une résistante patriote, fervente catholique et gaulliste, qui a subi toute sa vie les maladies et infirmités provoquées par les mauvais traitements reçus dans les camps, et n’a jamais cessé de « croire en la France ». Dès 1940, elle prend la direction du Celtic, restaurant situé au 5, rue de l’Ancienne-Comédie à Paris, à la demande d’un groupe de résistants qui entend utiliser les caves de cet établissement (« la cave la plus voûtée de Paris ») comme centre logistique. Dans ce groupe il y a « Chaban » (qui ne s’appelle pas encore Jacques Chaban-Delmas, et restera son « grand frère de guerre » jusqu’à sa mort), le colonel Mary (Raymond Basset), le colonel Schok (André Lenotre). Eugénie devient « Monique de l’Odéon ». Ils combattent pendant quatre ans, mais plusieurs membres de ce groupe d’action, dont Monique, sont arrêtés par la Gestapo le 15 mars 1944. Monique passe par Fresnes, où elle est torturée, puis par le parcours décrit par Jeanne Bleton : Romainville, Sarrebrück, Ravensbrück, Neubrandenburg. Elle subit des piqûres à l’infirmerie de Ravensbrück qui la transforment physiquement (« je ne serai jamais plus femme », page 139). À Neubrandenburg, elle est affectée à divers travaux : réfection de la piste du camp d’aviation à la suite du bombardement russe, déchargement de wagons de brique, réalisation de soudures sur des composants d’armes (qu’elle sabote). Elle mentionne (page 160) les poèmes récités par Fanny Marette le soir de Noël 1944. Elle précise que le 5 mars il n’y a plus de travail à l’usine, et qu’elles sont affectées à creuser des tranchées dans le sol gelé. Pendant les marches de la mort, elle réussit à sortir de la colonne avec son amie Chonchette (Gilberte, matricule 27000).

« Si c’est une femme — Vie et mort à Ravensbrück » — Sarah Helm

Traduit de l’anglais par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat, Calmann-Lévy 2016 pour la traduction française, 1re publication LGF, 1264 pages.

Assurément l’ouvrage le plus complet sur le camp de Ravensbrück, sa genèse, ses acteurs, son fonctionnement et les multiples facettes de son histoire. Un travail colossal.

« Les Françaises à Ravensbrück » — ouvrage collectif produit par l’Amicale de Ravensbrück et l’Association des déportées et internées de la Résistance (ADIR)

Gallimard, collection « Hors-Série Connaissance », septembre 1965, 352 p. — ISBN 2070248437.

Repères biographiques et liens internet

Personnes citées

Sur les « quatre petites de Montpellier »

Jeanne Bleton, dite Nane, née le 27 février 1924 (Ouveillan, Aude), décédée le 6 juin 2016 à Montpellier. Mariée à Élie Barraud, deux enfants : Jean-Marie et Mariette.

Lire l’article Wikipédia : Jeanne Bleton-Barraud.

Convoi parti de Paris le 6 juillet 1944 (I.242), matricule 47269.

Josette Marcelle Rita Peyre, dite Jotte, née le 11 décembre 1923 à Germersheim, Allemagne, décédée en 1984. Mariée à Bernard Dubois (résistant, déporté à Dachau), deux fils : Thierry et Renaud.

Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944 (I.241), matricule 47170.

Paulette Bertholio, dite Poune, épouse Brossard, née le 28 juin 1924 à Béziers, décédée le 13 janvier 1999 à Lyon.

Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944 (I.241), matricule 47124.

Noëlle Vincensini, née le 3 janvier 1927 à Piedicroce (Haute-Corse), décédée le 22 mai 2025 à Ajaccio. Mariée à Jean-Pierre Chabrol, quatre enfants.

Lire l’article Wikipédia : Noëlle Vincensini — Voir la vidéo « La norme c’était la mort » — Voir le reportage de France 3 Corse ViaStella — Voir la vidéo où elle présente son livre « Le morceau de sucre et autres récits ».

Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944 (I.241), matricule 47184.

Sur d’autres détenues du camp de Neubrandenburg

Léone Marcelle Baugé, épouse Jamain, née le 21 janvier 1921 à Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire), morte le 27 septembre 2002 à Maisons-Laffitte (Yvelines).

Lire un article qui lui est consacré sur le site VRID Mémorial — Lire un extrait de son témoignage « J’avais 19 ans ».

Convoi parti de Compiègne le 28 avril 1943 (I.95), matricule 19361.

Renée Marceline Moreau, née le 23 septembre 1919 à Buxeuil (Vienne) et décédée à Senillé (Vienne) le 24 septembre 2021 (à 102 ans).

Lire l’article Wikipédia : Renée Moreau — Voir son témoignage sur le site « L’INA éclaire l’actu » — Lire la page qui lui est consacrée sur le site VRID Mémorial. Elle mentionne le passage par Groß Plasten. Cette page a été rédigée à partir du récit de Renée Moreau « J’avais vingt ans » écrit en 1990 — récit que nous n’avons pas retrouvé.

Convoi parti de Compiègne le 28 avril 1943 (I.95), matricule 19360.

Marie Odette Joseph, épouse Gorin, née le 9 mars 1902 à Chaillé-les-Marais (Vendée), décédée le 14 juillet 2004 à La Rochelle (à 102 ans).

Le récit manuscrit de sa libération, dans lequel elle mentionne le château de Groß Plasten, ne semble plus disponible en ligne, il est à consulter aux Archives départementales de la Charente-Maritime (cote 247J6), ainsi que d’autres documents dont un témoignage dactylographié de 8 pages (cote 247J9).

Écouter le témoignage de son fils Claude sur France Bleu — Voir sa tenue de déportée sur le site Musée de la Résistance en ligne, ainsi qu’un carnet d’adresses fabriqué au camp de Neubrandenburg. Ces objets sont conservés au Musée des Beaux-Arts de La Rochelle. Note : le F noir sur le triangle inversé rouge de la tenue de déportée est la marque des prisonniers politiques français.

Convoi parti de Compiègne le 28 avril 1943 (I.95), matricule 19387.

Marie Louise Le Bozec, épouse Pujol, née le 23 avril 1914 à Bouée (Loire-Atlantique) et décédée le 8 avril 2003 à Saint-Nazaire. Elle entre en Résistance fin 1940 (distribution de tracts gaullistes, prises de vue de l’arsenal de Lorient pour les communiquer aux Britanniques) et est arrêtée sur dénonciation le 19 août 1941. Parcours : maison d’arrêt de Vannes, prison de Fresnes, Trêves, Ravensbrück, Neubrandenburg.

Voir le résumé de son parcours présenté aux élèves du collège de la Presqu’île de Rhuys.

Passée par plusieurs prisons allemandes avant son transfert à Ravensbrück, matricule 19860.

Micheline Geneviève Maurel, née le 17 juillet 1916 à Toulon, où elle meurt le 10 juillet 2009.

Lire l’article Wikipédia : Micheline Maurel — Lire plusieurs poèmes sur le site de la Fondation de la Résistance — Lire les pages du blog qui lui sont consacrées par son frère Charles, ainsi que le récit de son frère Olivier sur le site FNAPOG — Écouter son poème « Reviens » récité par Catherine Sellers. Écouter « La grande nuit (Ravensbrück) », poèmes et textes de Micheline Maurel dits par Silvia Monfort, Emmanuelle Riva, Catherine Sellers, Jany Sylvaire, sur une musique de Joseph Kosma, sur Dailymotion : face A et face B.

Dans le livre « Danse au bord du précipice – Lettres et écrits des années de guerre (1939-1945) », textes de Micheline Maurel assemblés par Olivier Maurel, L’harmattan, 2016, ISBN 9782343100586, elle précise (page 369) :

Je me rappelle l’arrivée [au camp de Neubrandenburg] comme le premier jour où j’ai failli perdre l’espoir. A Ravensbrück, je ne sais pourquoi, l’ordre qui régnait dans le camp, les rideaux roses aux fenêtres des premières baraques – les premières seulement, le fait qu’il existait un Bureau, une sorte de secrétariat, une infirmerie, dont nous ne pouvions croire ce que les anciennes en disaient, le fait que nous n’étions pas astreintes au travail, mais libres en somme à l’intérieur de la baraque, libres d’inventer et de dire des poèmes par exemple, - tout cela m’avait laissé malgré tout l’impression que nous n’avions pas encore quitté le monde et que nous pouvions encore, comme j’en avais eu l’espoir quelques heures à Romainville, être libérées. A Neubrandenburg il n'y avait plus rien. La nudité du sol, la noirceur des baraques, plus lamentables que celles de Ravensbrück, l’aspect des travailleuses, et le travail lui-même ensuite derrière les vitres opaques de l’usine d’armement, secrétaient je ne sais quelle désolation. « Vous qui entrez, laissez toute espérance », oui, c’était bien cela.

Une carte envoyée à sa famille depuis le camp précise également le règlement (pp 359-360) :

Chaque détenu peut recevoir ou envoyer deux lettres ou cartes postales par moi [ces lettres devaient être écrites en allemand]. Les lettres entrantes ne doivent pas contenir plus de 4 pages de 15 lignes, doivent être effaçables et très lisibles. Les envois d’argent ne sont permis qu’avec les envois postaux ne portant que le nom, prénom, date d’anniversaire et le numéro du détenu, mais pas de communication. L’argent, les photos et les illustrations dans les lettres sont interdits. La prise en charge d’envois postaux qui ne remplissent pas les exigences ci-dessus sera refusée. Les lettres ineffaçables ou illisibles seront refusées. Dans le camp, on peut tout acheter, les journaux national-socialistes sont autorisés, ils doivent cependant être commandés par le détenu du camp de concentration lui-même. Les paquets de nourriture peuvent être reçus à tout moment et en toute quantité. Le Commandant du camp.

Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (I.126), matricule 22410.

Simonne « Monette » Chrisostome, épouse Vilalta, née le 10 décembre 1923 à Hendaye, où elle décède le 1er janvier 2021.

Lire son témoignage (Simonne mentionne le sucre reçu sur la route pendant la fuite vers l’ouest) sur le site Oroitza Histoire d’Hendaye. Une page du site Hendaye Environnement montre également sa tenue de déportée et un calepin fabriqué en déportation — Voir la vidéo YouTube « Un regalo para Monette ».

Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (I.126), matricule 22352.

Odile Arrighi, épouse Elleinstein puis Roger, dite Jacquie (son dernier prénom de résistante), née le 30 juillet 1923 à Dieppe et morte à Sainte-Geneviève-des-Bois le 20 juillet 2014.

Lire son livre « Testament pour vivre » (voir plus haut) — Lire l’article Wikipédia : Odile Arrighi — Voir son témoignage sur le site Mémoire et Patrimoine Vivant — Écouter deux compléments audio sur le site de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (I.126), matricule 22335.

Geneviève Jeanne Simone Sylvère, dite Sissy, nom d’artiste Jany Sylvaire, épouse Blouet, née le 19 novembre 1921 à Cambrai et décédée le 30 juin 2018 à Saint-Mandé, chanteuse lyrique.

Lire l’article Wikipédia : Jany Sylvaire — Écouter « Futurs souvenirs » sur YouTube, élément du disque « Le temps des ombres, de Châteaubriant à Ravensbrück ». Ce disque, auquel ont participé de nombreux artistes (dont Jean Ferrat, Léo Ferré, Joseph Kessel, Louis Aragon, Jany Sylvaire, Raoul Delfosse, Paul Éluard, Maurice Druon, Anna Marly, J.-C. Mignot, Hermann Honner, Maurice Drouot, Anna Langfuff, Catherine Sellers, Silvia Monfort, Emmanuelle Riva), est disponible sur les plateformes (par exemple sur Deezer) — Lire sur le site Le Maitron la biographie de sa sœur Ginette Hamelin, arrêtée en même temps qu’elle et morte au Revier de Ravensbrück le 14 octobre 1944 (à 31 ans).

Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (I.126), matricule 22451.

Micheline Madeleine Boissy, épouse Giraudon, née le 3 décembre 1905 à Lyon, décédée le 27 décembre 2002 à Paris.

Écouter son témoignage sur le site de la FMD.

Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (I.126), matricule 22376.

Fanny Valentine Marette, épouse Rey, née le 30 août 1908 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine), décédée à Paris le 19 septembre 1993 (85 ans).

Autrice de « J’étais le N° 47.177 », on ne trouve pas d’autre élément à son sujet sur internet. À noter que la Bibliothèque nationale de France répertorie deux enregistrements sonores de Fanny Marette dans ses archives du « Fonds de l’Association des comédiens combattants » (cotes NUMAV 177506 et NUMAV 292499), enregistrements non accessibles en ligne.

Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944 (I.241), matricule 47177.

Odette Suzanne Louise Brengues, dite Suze, épouse Noyrigat, née à Millau le 19 mars 1920 et décédée dans cette même ville le 4 juin 2021. Arrêtée à Béziers le 21 juin 1944, elle est conduite à la prison de Montpellier puis à Romainville. Elle est déportée à Ravensbrück par le même convoi que Jeanne Bleton, puis à Neubrandenburg.

Lire l’hommage écrit par Michel Durand, adjoint au maire de Millau : « Décès d’Odette Noyrigat : c’est tout un pan de l’histoire de Millau qui s’efface » — Écouter le témoignage de son fils Jacques Noyrigat : « Une vie de combats... » sur Radio Saint-Affrique (écouter en particulier le passage sur sa mère, entre 30:00 et 38:00). Odette était proche des « quatre petites de Montpellier » et faisait partie du groupe de 11 femmes qui se sont évadées lors des marches de la mort.

Convoi parti de Paris le 6 juillet 1944 (I.242), matricule 47273.

Adeline Corentine Marie Le Du, épouse Kérangall, née le 11 août 1904 à Leuhan (Finistère), décédée le 23 novembre 1998 à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine). Résistante, elle est arrêtée avec son mari, Louis François Kérangall, par la Gestapo à Cesson-Sévigné le 2 juin 1942. Lui mourra à Buchenwald le 19 mars 1945, elle sera rapatriée de Neubrandenburg en juin 1945.

Voir un court résumé de son parcours sur la page du site Mémoire de guerre.

Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (I.126), matricule 22394.

Marguerite Eugénie Hatton, épouse Beuruay, née le 18 mai 1903 à Moncé-en-Belin (Sarthe) et décédée le 24 décembre 1983 à Allonnes (Sarthe). Arrêtée par la Gestapo avec son mari le 17 mai 1944 dans leur ferme d’Arnage, pour faits de Résistance. Ils sont torturés aux Archives du Mans puis déportés, lui à Dachau où il mourra le 5 juillet 1944, elle à Ravensbrück puis Neubrandenburg. À Neubrandenburg elle est affectée en particulier au chargement de wagons de briques. Elle sera sauvée par la Croix-Rouge suédoise, soignée six semaines à Malmö et rapatriée à Arnage en juillet 1945.

Voir les articles qui leur sont consacrés par Ouest-France : Hommage ce matin à Clément Beuruay, Le souvenir Clément Beuruay, « Mémé Marguerite savait qui les avait dénoncés ».

Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944 (I.241), matricule 47125.

Eugénie Marie Andrée Valois, épouse Klein, dite Monique de l’Odéon pendant l’Occupation, née à Haudivillers (Oise) le 13 juillet 1917 et décédée le 8 août 2008 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), épouse Klein (1939) puis Oliaga (1981).

Outre son livre « Une jeune femme condamnée à mort – Que s’est-il passé à Saint-Germain-des-Prés en 1940 ? » décrit ci-dessus, elle publie « Ceux qui n’ont pas eu vingt ans » (lien), « Les racines de la liberté » (lien) et « Une vie après les camps ».

Convoi parti de Paris le 18 juillet 1944 (I.248), matricule 47355.

Gilberte Maria Deslouis, épouse Le Bigot, dite Bébé, née le 6 avril 1919 à Paris (14e arrondissement), décédée le 12 février 2013 à Villejuif (Val-de-Marne).

Responsable des JC du secteur sud, elle est arrêtée le 18 novembre 1941. Son nom apparaît dans l’article « Les fusillés, internés et déportés de Villejuif » du site Le convoi des otages communistes du 6 juillet 1942.

Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (I.126), matricule 22359.

Jeanne Miquel, née le 31 janvier 1914 à Bize (Aude) et décédée à Coursan (Aude) le 11 mai 1961. Institutrice dans un village proche du maquis de Picaussel, elle est arrêtée le 30 mai 1944 pour avoir aidé les maquisards.

Voir l’article du Petit Journal « La vie de Jeanne Miquel ».

Convoi parti de Paris le 6 juillet 1944 (I.242), matricule 47289.

Solange Marie Amélie Richard, épouse Fontanel, née le 10 octobre 1925 à Savigny-sur-Ardres (Marne), décédée le 24 février 2015 à Créances (Manche). Elle était du même convoi et du même âge que les quatre petites de Montpellier.

Son témoignage est publié dans « L’échauguette de Fismes » n° 30, avril 2013, dédié à la Résistance à Fismes. Elle précise avoir été affectée au block 15, dont la blockowa, « Mme Régent », une Yougoslave, lui a sauvé la vie en la retirant d’un « transport noir » (convoi vers la chambre à gaz de Ravensbrück). Elle a ensuite été transférée au block 9, seule Française parmi les Russes, où ses conditions de vie étaient très dures. Elle mentionne la mort à Neubrandenburg de « Madeleine Delly, de la Préfecture de Tours », dont nous n’avons pas retrouvé trace. Elle mentionne avoir vu Nane, Poune et Noëlle se laver les cheveux avec du chlore, « elles l’avaient eu où ? »

Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944 (I.241), matricule 47178.

Jacqueline Mauricette Charlotte Alexandre, épouse Thirion, née le 18 novembre 1923 à Fonsomme (Aisne), décédée le 26 mai 2015 à Nice (Alpes-Maritimes).

Il semble qu’elle ait publié un livre, « Le printemps refleurira — Guerre 1939-1945 », préface d’André Aurousseau, 1989. Ce livre n’est pas répertorié et est introuvable, mais on en trouve une reproduction en ligne (lien).

Convoi parti de Paris le 18 juillet 1944 (I.248), matricule 47320.

Simone Marguerite Le Pen, épouse Le Port, née le 3 juillet 1920 à Inguiniel (Morbihan), décédée le 12 juin 2009 à Riantec (Morbihan).

Son témoignage est disponible sur le site Résistance-Morbihan (lien). Elle y mentionne en particulier une pétition, organisée par Simone Séailles, dite « Violette », pour demander au commandant du camp de Neubrandenburg que les détenues politiques ne soient pas soumises au travail forcé.

Convoi parti de Paris le 18 juillet 1944 (I.248), matricule 47358.

Suzanne Clotilde Bouvard, épouse Latapie après-guerre, née le 27 septembre 1918 à Saint-Marcel (Morbihan), décédée le 23 octobre 1992 à Vannes (Morbihan).

Son témoignage est reproduit dans le webdocumentaire « Nous rentrerons ensemble — Suzanne et Simone, une amitié à Ravensbrück », récit multimédia de Stéphanie Trouillard et Claire Paccalin publié sur le site France 24 le 24 avril 2025. Engagée dans la Résistance (maquis de Saint-Marcel), Suzanne est arrêtée par les Allemands le 19 juin 1944, en même temps que sa cousine Annic Philouze. Elles sont emprisonnées à la prison de Vannes, puis à Romainville. Elles partent de Paris le 18 juillet pour Neue Bremm puis Ravensbrück. Après les quinze jours de quarantaine, elles sont envoyées au camp annexe de Neubrandenburg où Suzanne reste huit mois. Fin mars 1945 elle est transférée, avec Simone Séailles qu’elle a rencontrée à Neubrandenburg, au camp de Neu Rohlau (Nová Role, aujourd’hui en République tchèque). Le webdocumentaire décrit l’amitié entre Suzanne et Simone, et la fin tragique de Violette (Simone Séailles).

Convoi parti de Paris le 18 juillet 1944 (I.248), matricule 47329.

Liste (partielle) des déportées françaises décédées

Neubrandenburg

La liste inclut des femmes mortes à Neubrandenburg ou peu après leur internement, y compris des malades du Revier renvoyées à Ravensbrück pour y être gazées. Source principale : Livre-Mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD).

Note : ne sont pas incluses dans cette liste les déportées identifiées de façon lacunaire dans la base de données de la FMD et pour lesquelles nous n’avons pas pu compléter les données : Madeleine DELU ou DELLY qui serait morte le 1er mars 1945, Léontine DESCHAUSSAU, Marguerite FILLOT et Raymonde HALM décédées à Ravensbrück le 1er avril 1945, GALAMY décédée le 1er janvier 1945, GHENIE décédée en décembre 1944, PACAUD et Augustine PEUF décédées à Ravensbrück le 1er février 1945.

Jeanne Marie Pauline Léonide APPERT, épouse CALAMY, née le 14 octobre 1887 à Saint-Rémy-sur-Bussy (Marne), morte à Neubrandenburg le 3 avril 1945 — Convoi du 18 juillet 1944, sous protocole « Nacht und Nebel », matricule 47330.

Anna Maria ROEMER, épouse ARMANDO, née le 26 juin 1902 à Stromberg (Allemagne), décédée à Neubrandenburg le 15 mars 1945.

Marie Louise Irma AZOEUF, née le 25 novembre 1898 à Dieppe (Seine-Maritime), morte à Neubrandenburg le 23 décembre 1944 (à 47 ans). Elle était membre d’un réseau de Résistance en Normandie (lien) — Convoi du 6 juillet 1944.

Jeanne Fernande BÉCOGNÉ, née le 4 août 1907 à Dissay (Vienne), morte à Ravensbrück le 2 novembre 1944.

Renée BELLEFAYE, épouse LECULEUR, née le 12 novembre 1906 à Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire), morte à Neubrandenburg le 15 avril 1945 — Convoi du 28 avril 1943 depuis Compiègne, matricule 19367.

Léa Antoinette BIGARD, née le 17 janvier 1898 à Feuguerolles-Nassandres (Eure), décédée à Neubrandenburg le 25 mars 1945. Elle était membre d’un réseau de Résistance en Normandie (lien) — Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944, matricule 47126.

Geneviève Vitaline CHERRUEL, épouse FRIQUET, née le 21 août 1908 à La Ferrière-sur-Risle (Eure), décédée à Neubrandenburg le 22 avril 1945. Résistante D.G.E.R-B.C.R.A. — Convoi du 4 juillet 1944, matricule 47145.

Marcelle Marie Louise Désirée DELAMOTTE, épouse COLDEFY, née le 12 juillet 1893 à Château-Renault (Indre-et-Loire), décédée au Waldbau le 12 février 1945 — Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944, matricule 47133.

Marguerite Marie de CORMONT, épouse LAMOUREUX, née le 18 novembre 1913 à Yzeure (Allier), décédée à Neubrandenburg le 18 avril 1945. Elle était membre du réseau Action dans la Sarthe (lien) — Convoi du 4 juillet 1944, matricule 47157.

Marie DEPIGNY, née le 11 août 1898 à Aix-les-Bains (Savoie), détenue à Neubrandenburg et décédée à Ravensbrück le 27 mars 1945 — Convoi du 29 août 1943, matricule 22358.

Mariza DUBCZAK, née le 17 août 1908, décédée à Neubrandenburg le 1er avril 1945 — Convoi parti de Paris le 15 août 1944, matricule 57818.

Albertine-Gabrielle DUPRÉ, née le 2 mars 1917 au Havre (Seine-Maritime), décédée le 27 mars 1945 — Convoi du 29 août 1943, matricule 22362.

Marguerite ARDAILLOU, épouse FILHOL, née le 22 mai 1904 à Fumel (Lot-et-Garonne), arrêtée à Fumel en octobre 1942 et morte à Neubrandenburg le 9 avril 1945. Marguerite et son époux, René Filhol, originaires de Fumel, ont participé aux premiers réseaux de Résistance de la région (lien). Marguerite devient agente de liaison, cache des réfractaires STO, entre en relation avec les groupes Veny et Prosper. Elle est arrêtée le 21 mai 1944 à Fumel. Les noms des époux FILHOL ont été donnés à une rue de Villeneuve-sur-Lot — Convoi du 4 juillet 1944, matricule 47144.

Marcelle FORT, née le 5 juillet 1901 à Saint-Ciers-sur-Gironde (Gironde), décédée à Neubrandenburg le 28 mars 1945 — Convoi parti le 28 avril 1943, matricule 19427.

Rosina Ellen WILSON, épouse FOURNIER, née le 7 juillet 1895 à Wandsworth (GB), morte à Neubrandenburg en février 1945 — Convoi parti le 28 avril 1943, matricule 19421.

Lucienne FROMENTIN, épouse CHARLOT, née le 15 mai 1911 à Alland’Huy-et-Sausseuil (Ardennes), décédée à Waren le 8 mai 1945 — Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944, matricule 47130.

Germaine Nelly Rey, épouse GAUVIN, née le 4 décembre 1908 à Bordeaux (Gironde), morte à Ravensbrück le 20 février 1945.

Lucienne RAULET, épouse GENY, née le 13/04/1894 à Aulnay-aux-Planches (Marne), morte à Neubrandenburg le 29 décembre 1944.

Sa biographie détaillée est disponible dans le CD-ROM « La Résistance dans la Marne », édité par le CRDP Champagne-Ardenne en 2013.

Ginette HAMELIN, née le 4 mars 1913 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), morte à Ravensbrück le 14 octobre 1944 — Convoi du 29 août 1943, matricule 22385.

Une place porte son nom à Paris (14e arrondissement, à côté de l’Accor Arena).

Jane Gabrielle PUJADE, épouse HARTWIG, née le 28 juillet 1910 (Seine), décédée à Ravensbrück le 22 mars 1945 — Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944, matricule 47152.

Paulette HUBARTZ, morte le 26 mai 1945 avant le rapatriement — Matricule 19679.

Raymonde Julie LACROIX, épouse HAHN, née le 23 avril 1914 à Pontoise (Seine-et-Oise), décédée le 23 mai 1945 avant le rapatriement — Convoi parti de Paris le 1er juillet 1944, matricule n° 47211.

Rose Marie LAFFITTE, née le 13 octobre 1911 à Tarnos (Landes), décédée dans le train la conduisant à Neu Rohlau le 1er avril 1945. Rose Marie, membre du réseau Morhange à Toulouse, est arrêtée par la Gestapo le 26 janvier 1944. Avec d’autres femmes, elle est extraite de Neubrandenburg fin mars 1945 pour être envoyée à Neu Rohlau, elle meurt pendant le voyage. Suzanne Bouvard et Madeleine Bompart témoignent de son agonie — Convoi parti de Paris le 1er juillet 1944, matricule n° 47188.

Henriette et Marie-Antoinette LÉGER, nées le 14 novembre 1907 à Domfront (Orne), mortes à Ravensbrück — Convoi du 29 août 1943, matricules 22403 et 22404.

Micheline Maurel mentionne que les sœurs Léger sont devenues folles dans l’univers concentrationnaire de Neubrandenburg et qu’elles ont été renvoyées à Ravensbrück pour y mourir. Henriette y est morte le 19 juin 1944, Marie-Antoinette est morte gazée à une date inconnue.

Marie Georgette NAFTEUX, épouse LHOMME, née le 21 janvier 1894 à Erches (Somme), décédée le 21 mars 1945 à Neubrandenburg — Convoi du 1er juillet 1944, matricule 47191.

Jeannie Thuillier, épouse MAGNIEZ, née le 7 août 1899 à Contay (Somme), décédée à Neubrandenburg le 2 avril 1945 — Convoi du 18 juillet 1944, matricule 47362.

Marthe MOURBEL, née à Bordeaux le 20 février 1903, morte à Waren le 15 mai 1945 — Convoi parti le 28 avril 1943, matricule 19416.

Voir « Si c’est une femme », page 1019, relatant la première nuit des marches de la mort : « Cette nuit-là, elles couchèrent dans une grange humide où plusieurs femmes épuisées moururent, dont Marthe Mourbel, professeure de philosophie à Angers. Elle aurait pu survivre si elle était restée à l’arrière : le lendemain de l’évacuation, une ambulance de la Croix-Rouge suédoise arriva à Neubrandenburg et sauva les femmes restées à l’infirmerie. »

Louise NIOX, née le 27 septembre 1895 à Saintes (Charente-Maritime), décédée à Neubrandenburg le 11 mars 1945. Mère du résistant Claude Niox (25 avril 1922, Saintes — 9 mars 1945, Ellrich), elle est arrêtée le 15 mai 1944 avec sa fille Janine Marie Yvonne (15 mars 1926, Saintes). Janine, déportée avec elle à Neubrandenburg, survivra — Convoi du 4 juillet 1944, matricule 47166.

Noëlle Sabine NOIROT, née le 25 décembre 1900 à Paris et décédée le 25 décembre 1944 à Neubrandenburg (le jour de ses 44 ans). La médaille de la Résistance française lui est attribuée (« Lieutenant Noëlle Noirot ») par décret du 15 octobre 1945, article 15 (voir Journal officiel du 19 octobre 1945, page 6672). Fanny Marette, dans son livre, signale la mort de « Noëlle, la silencieuse ». Son nom est orthographié « Noiraud » dans le livre de Fanny Marette et « Noireau » dans le Livre-Mémorial de la FMD — sans autre indication que le décès à Neubrandenburg.

Suzanne OBIDIC TOMAZIC, née le 31 octobre 1903 à Quisca (Slovénie) et morte vers janvier 1945 à Neubrandenburg. Son nom apparaît sur le monument aux morts de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) — Convoi du 11 juillet 1944, matricule 47225.

Henriette PARMENT, née le 6 janvier 1912 à Oisemont (Somme) — Convoi parti de Paris le 31 janvier 1944, matricule 27236.

Hélène Henriette (« Lénio ») PERNOT, née le 17 septembre 1909 à Fontenay-sous-Bois, décédée à Ravensbrück (après son retour de Neubrandenburg) le 1er février 1945. Son père, le linguiste et helléniste Hubert Pernot, a publié « Les crimes allemands à Ravensbrück », Le Journal du Centre, 30 juin 1945 — Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944, matricule 47169.

Jeanne Louise Marie Françoise PETITFILS, née le 30 octobre 1921 à Salbris (Loir-et-Cher), morte à Neubrandenburg le 15 février 1945. Lire un article (pdf) qui lui est consacré sur le site de la mairie de Lamotte-Beuvron ainsi que la page « La Résistance dans le Loir-et-Cher / Les femmes déportées » sur le site TharvA. Sa mère, Marie-Louise Revallier, épouse PETITFILS, a été arrêtée en même temps qu’elle, le 21 juin 1944, après la destruction du maquis de Souesmes par les Allemands, et déportée avec elle à Ravensbrück où elle meurt le 7 novembre 1944 — Convoi du 6 juillet 1944, matricule 47318.

Pauline Pierrette Louise CORNEYRE, épouse RASPILAIRE, née le 19 septembre 1867 au Puy-en-Velay (Haute-Loire), morte à Ravensbrück le 30 décembre 1944 — Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944, matricule 47174.

Blanche DELOCHE, épouse SAGNET, née le 21 décembre 1901 à Jandun (Ardennes), décédée le 27 avril 1945 à Ravensbrück — Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944, matricule 47180.

Eva SALMON, née le 26 mars 1909 à New-York (États-Unis), morte à Neubrandenburg le 15 février 1945. Fanny Marette précise que, lors de leur détention à Romainville, le surnom de « Louis XIV » lui avait été donné, à cause de sa coiffure à longues boucles — avant d’être rasée à Ravensbrück. Elle précise également qu’Eva s’était livrée pour permettre à son mari, résistant, de s’enfuir. Dans une publication de la mairie de Vitry-sur-Seine (« Vitry-sur-Seine — Le grand pari humain », disponible ici), elle est identifiée comme membre du réseau Turma-Vengeance. Une avenue et une école maternelle de Vitry-sur-Seine portent son nom — Convoi du 4 juillet 1944, matricule 47182.

Simone SÉAILLES, dite « Violette », née le 22 novembre 1917 à Paris et décédée à Theresienstadt le 26 mai 1945, quelques semaines après son transfèrement depuis Neubrandenburg. Voir l’article Wikipédia (lien) et le webdocumentaire France 24 déjà mentionné plus haut (lien). Simone organise une pétition qu’elle présente au commandant du camp de Neubrandenburg demandant que les prisonnières politiques ne soient pas astreintes au travail forcé — Convoi du 4 juillet 1944, matricule 47183 ? (la base de données de la FMD indique le matricule 47182 à la fois pour Simone Séailles et Eva Salmon ci-dessus).

Marie Georgette Charlotte Marguerite TALET, née le 14 décembre 1884 à Bordeaux, détenue à Neubrandenburg, décédée à Ravensbrück le 14 décembre 1944. Directrice du collège de jeunes filles Joachim-du-Bellay à Angers, elle est arrêtée le 5 février 1943 en même temps que cinq enseignantes du collège (dont Marthe Mourbel) pour le soutien qu’elles apportent aux réfugiés et aux jeunes filles juives. Une école et une avenue portent son nom à Angers — Convoi parti de Paris le 31 janvier 1944, matricule 27288.

Jeannie Colombe THUILLIER, épouse MAGNIEZ, née le 7 août 1899 à Contay (Somme), décédée le 27 avril 1945 à Neubrandenburg — Convoi du 18 juillet 1944, matricule 47362.

Julienne Joséphine TIRATAY, née le 17 mars 1912 à Chemiré-le-Gaudin (Sarthe), ramenée à Ravensbrück pour y être gazée le 3 septembre 1943 — Convoi du 29 août 1943, matricule 22457.

Denise TOURTAY, née le 21 juillet 1922 à Fès (Maroc), morte à Neubrandenburg le 15 janvier 1944 — Convoi du 29 août 1943, matricule 22460.

Voir l’article dans le Livre d’or des anciens élèves du lycée Gouraud de Rabat. Micheline Maurel, son amie, parle d’elle dans son poème Si je mourais ici :

Si je mourais ici comme Denise est morte

Autour de mon châlit ne venez pas pleurer,

La mort d’une inconnue aisément se supporte,

Votre douleur, je crois, ne sera pas trop forte,

Je serai chaude encor lorsque vous m’oublierez.

(extrait)

Voir également « Si c’est une femme », page 536 : « (…) Denise Tourtay, étudiante à Grenoble, avait le cœur fragile et ne pouvait suivre la cadence de travail [note : elle avait été affectée à l’atelier de galvanoplastie où elle devait porter de lourdes pièces dans une étuve à 70°] : privée de sa ration de soupe, elle fut battue au point de ne plus pouvoir travailler ni même tenir debout. En l’espace de quelques semaines, elle attrapa la dysenterie, puis le typhus, et mourut au Revier de Neubrandenburg. »

Suzanne Mathilde TREILLIS, dite « Suzette », née le 1er janvier 1896 à Alès (Gard), morte à Neubrandenburg le 26 février 1945 (à 49 ans). Assistante sociale à la Croix-Rouge à Paris, elle est arrêtée par la Gestapo en mars 1944 en raison de son travail d’aide aux familles dispersées (lien) — Convoi du 1er juillet 1944, matricule 47204.

Lucile Marcelle Gabrielle LOR, épouse TRUCHON, née le 13 juin 1892 à Roucy (Aisne), gazée à Ravensbrück le 7 mars 1945 — Convoi du 29 août 1943, matricule 22461. Note : dans le Livre-Mémorial de la FMD son nom est orthographié TRAUCHIN.

Francisca Romana (dite « Frantxia ») HALZUET ALZATE, épouse USANDIZAGA, née le 29 août 1908 à Bera (ex-Vera-de-Bidassoa, Espagne), morte à Neubrandenburg le 12 avril 1945. Arrêtée le 15 janvier 1943 à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), elle était membre du réseau Comète et hébergeait des aviateurs britanniques cherchant à rejoindre l’Espagne (lien) — Convoi du 29 août 1943, matricule 22463.

Marie Lucie BRETON, épouse WESTRICH, née le 20 décembre 1904 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), morte à Ravensbrück le 1er avril 1945 — Convoi du 1er juillet 1944, matricule 47207.

Sur les lieux cités dans le récit

Liens utiles

Neue Bremm

Dossier « Les femmes déportées de France via le camp de Neue Bremm », Mémoire Vivante, bulletin de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, n° 61, juin 2009, Pierre-Emmanuel Dufayel : décrit le camp de Neue Bremm et son rôle comme camp de transit et de regroupement dans la déportation des résistantes françaises. Une détenue sur cinq passée par Neue Bremm est morte en déportation.

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Zeitlupe — Histoire et mémoire

Site du projet « Zeitlupe / Histoire et mémoire de la ville », financé par la Fondation Freudenberg, engagé dans un travail éducatif politico-historique sur l’histoire du national-socialisme dans la ville de Neubrandenburg et sa région.

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Fondation Kurt et Herma Römer

Site de la Fondation Kurt et Herma Römer pour l’aide humanitaire aux survivants du travail forcé sous le régime nazi, « éclairez et commémorez ». On y trouve en particulier un dossier pédagogique assemblé par Ulrike Maschner sur le camp annexe de Neubrandenburg, portant sur les sites Ihlenfelder Strasse au nord de Neubrandenburg et « Waldbau » au sud : « Deux camps satellites du camp de concentration pour femmes de Ravensbrück ».

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Musée mémorial de Ravensbrück

Le site propose sur sa page « Librairie » une liste de documents en français.

Site Docs FR

Encyclopédie multimédia de la Shoah

Description du camp de Ravensbrück sur le site de l’Encyclopédie multimédia de la Shoah, United States Holocaust Memorial Museum. Site et base de données de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. La base recense les noms de 89 390 déportés partis de France.

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INA — Témoignages

« Le camp de concentration de Ravensbrück, des rescapées témoignent ».

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Film documentaire Ravensbrück, le camp oublié

Film d’Aurélie Chaigneau, France, 2020, 56 min, La Famiglia. Note : il semble que la version en français ne soit plus disponible sur YouTube.

Version EN

Film documentaire Ravensbrück, mémoires de femmes

Film France 3 / Zeaux Productions / Triangle Productions, 1995, 53 min. Témoignages de Jeanne Ferrès, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Jacqueline Pery d’Alincourt et Germaine Tillion.

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Autres

  • « Voix de Ravensbrück » — site de poèmes et témoignages (semble hors-ligne).
  • FMD — base recensant 89 390 déportés partis de France.