Nous avons assemblé ici les documents qui nous ont permis de contextualiser les évènements décrits ou qui nous ont semblé utiles pour les corroborer ou les compléter. Nous avons cherché en particulier à collecter des informations sur le « camp annexe » de Neubrandenburg. Ces sources nous ont permis de compléter le texte original écrit par Jeanne et Josette par des illustrations et des notes en bas de page.
Cette section est découpée en une partie « livres » et une partie « ressources internet » (documents en accès libre). Nous avons inclus des données biographiques sur les personnes citées, ainsi qu'une liste des détenues françaises mortes en déportation au camp de Neubrandenburg.
Pour toute correction ou complément contactez les éditeurs : uncertainvoyage@sfr.fr
NB : concernant le camp de Ravensbrück il existe de nombreux documents non répertoriés ici, en particulier les œuvres de Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Toutes deux, figures emblématiques de la Résistance, ont été panthéonisées le 27 mai 2015. Une liste de plus de 150 ouvrages relatifs à Ravensbrück est proposée par la BNF : Documents sur Konzentrationslager Ravensbrück.
Compléments
Livres
« Passant, souviens-toi ! Montpellier : lieux de mémoire 1940-1945 », Françoise Nicoladzé, édité par l’association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Hérault. Presses du Languedoc, Montpellier (1999, 128 pages), Collection Histoire, ISBN 10: 2859982043 ISBN 13: 9782859982041.
Le live est conçu comme une promenade à travers la ville de Montpellier, avec arrêts sur les lieux de mémoire de la Résistance.
Le Chapitre 14 « Au lycée de Jeunes-Filles : avenue G. -Clemenceau » (pages 81-84) est dédié à l’histoire des « quatre petites de Montpellier ». Le livre inclut également dans la partie illustration : 1) les photos du trio et de Noëlle, 2) l’entrée du lycée Georges Clemenceau, 3) le certificat d’appartenance à la Résistance attribué à Jeanne Bleton, 4) des photos de la prison de la 32ème.
Le Chapitre 8 « Rue de l’Université : la faculté des Lettres » parle également de la vie d’Élise Suzanne Tsitskichvili (*), étudiante de la faculté de Lettres issue d’une famille géorgienne exilée en France. Arrêtée par la police française pour distribution de tracts, elle sera déportée à Ravensbrück (sous le matricule 39 136). Elle en reviendra mais mourra quelques années après, son passage par les camps de concentration lui ayant fait perdre le goût de vivre. Dans son témoignage au retour des camps, elle parle également d’un morceau de sucre reçu lors des marches de la mort (page 51) : « Un petit morceau de sucre, tu sais, un seul morceau de sucre, peux-tu imaginer comme il te rend capable d’avancer toute une journée ? »
(*) : nom orthographié TISCHKITCHVILI Elise dans le livre-mémorial de la FMD et TISTKITCHVILY dans le mémorial des déportés de Flossenbürg.
« Le morceau de sucre et autres récits », Noëlle Vincensini, éditions Albiana (2018, 104 pages), collection Altri menti, lSBN 9782824108933.
Le livre inclut trois récits : « Le morceau de sucre », « Le piano dans les ruines » et « Jeanne et les voix », complétés par une postface : « Les cahiers ». Il est complété de « quelques mots sur l’auteur » écrits par Isabelle Anthonioz Gaggini.
« Le morceau de sucre » et « Un certain voyage » sont assurément complémentaires. « Le morceau de sucre » ne s’appuie pas sur un déroulé séquentiel, comme le récit de Jeanne, mais on y retrouve les mêmes évènements vécus par les « quatre petites de Montpellier » : actes de résistance, arrestation, déportation travail forcé, marches de la mort et évasion. Noëlle évoque la séance de torture subie à la prison de la 32ème. Elle décrit le travail à l’usine et les accidents de travail qu’elle a subi, dont l’un l’a conduite à un séjour au « Revier ». Elle parle de la solidarité entre les détenues. Elle précise l’épisode du « morceau de sucre » : « une sorte de boîte de cigares (...) probablement extrait d’un colis de la Croix-Rouge Internationale » contenant « douze morceaux de sucre, bien lités. (..) Incroyable mais vrai, j’en atteste, une demi-heure après avoir avalé la potion magique, les onze femmes qui en ont profité se sont évadées en bloc. »
« Un camp très ordinaire », Micheline Maurel, 1957 - Prix des Critiques 1957, Les Éditions de Minuit - Collection Documents, 224 pages, Réédition 2016 - ISBN : 9782707343000
« La Passion selon Ravensbrück », Micheline Maurel, Poèmes, Les Éditions de Minuit - 1965 - 88 pages - ISBN : 9782707305220
Micheline Maurel a été internée au camp de Neubrandenburg en août 1943, soit un an avant Jeanne, Josette, Paulette et Noëlle. Écrivaine et poétesse, elle a laissé un œuvre riche, dont les deux documents ci-dessus.
Elle décrit le camp de Neubrandenburg comme un « camp très ordinaire qui pouvait sembler privilégié du fait qu’il n’avait pas de chambre à gaz ou de crématoire, mais où la misère était encore plus profonde du fait que les femmes qui y arrivaient avaient déjà été dépouillées de leurs derniers biens lors de leur passage à Ravensbrück.
« J’étais le N° 47.177 — Journal d’une comédienne déportée », Fanny Marette, préface de Rémy Roure, FeniXX réédition numérique — Format ebook (ePub) sous DRM Adobe, paru en janvier 2020 — ISBN : 9782307057765. Édition initiale : Éditions Robert Laffont, 1954.
Un témoignage exceptionnel décrivant de façon précise et crue l’expérience de la déportation. Fanny Marette était membre du convoi du 4 juillet 1944 dans lequel se trouvaient Josette, Paulette et Noëlle. Elle a suivi le même parcours jusqu’au camp de Neubrandenburg. Le fait qu’elle ait trouvé les ressources de témoigner très tôt (son livre a été publié en 1954) renforce la valeur historique de son récit. Elle ne mentionne pas les « quatre de Montpellier », mais son récit est très parallèle de celui de Jeanne et le complète de nombreux éléments sur la condition physique des détenues et les violences qu’elles subissaient ou dont elles étaient témoins.
« Testament pour vivre », Odile Arrighi-Roger, préface de Lydie Benoist, non publié mais disponible sur demande à l’Amicale de Ravensbrück. 2004 ? 72 pages
La vie incroyable d’une femme, militante communiste, résistante de la première heure, emprisonnée une première fois pendant 6 mois à Fresnes pour « reconstitution de ligue dissoute appartenant à la 3e Internationale », alors qu’elle avait 16 ans et que les Allemands n’étaient pas encore à Paris. Le récit d’Odile Arrighi nous fait traverser le XXème siècle jusqu’à la chute du Mur de Berlin et la libération de Nelson Mandela.
Entrée dans la clandestinité en 1940, elle est arrêtée une seconde fois en 1942 à Nancy, puis passe par Romainville, qu’elle quitte en août 1943 pour prendre le même convoi que Micheline Maurel qui la conduit jusqu’à Ravensbrück puis Neubrandenburg.
Elle évoque le fait que certains contremaitres de l’usine MWN cherchaient à les aider, en particulier un certain « Paul » qui a repoussé une femme SS brutalisant une détenue. Elle évoque aussi une « chef de bloc », prisonnière allemande appelée Bile, qui « prenait plaisir à nous envoyer des seaux d’eau glacée pour nous réveiller ».
Odile Arrighi parle également des morceaux de sucre reçus lors des « marches de la mort », de l’évasion (note : Noelle Vincensini l’identifie comme faisant partie du même groupe d’évadées que les « quatre petites de Montpellier ») et la libération à Groß Plasten.
« Une jeune femme condamnée à mort – Que s’est-il passé à Saint-Germain-des-Prés en 1940 ? », Monique de l’Odéon, préface de Jacques Chaban-Delmas, édition Jean-Pierre Taillandier, ISBN 2-86562-111-1, 2002, 222 pages.
Le témoignage d’une résistante patriote, fervente catholique et gaulliste, qui a subi toute sa vie les maladies et infirmités provoqués par les mauvais traitements reçus dans les Camps, et n’a jamais cessé de « croire en la France ». Dès 1940, elle prend la direction du Celtic, restaurant situé au 5 rue de l’Ancienne Comédie à Paris, à la demande d’un groupe de Résistants qui entend utiliser les caves de cet établissement (« la cave la plus voûtée de Paris ») comme centre logistique. Dans ce groupe il y a « Chaban » (qui ne s’appelle pas encore Jacques Chaban-Delmas, et restera son « grand frère de guerre » jusqu’à sa mort), le colonel Mary (Raymond Basset), le colonel Schok (André Lenotre). Eugénie devient « Monique de l’Odéon ». Ils combattent pendant 4 ans, mais plusieurs membres de ce groupe action, dont Monique, sont arrêtés par la Gestapo le 15 mars 1944. Monique passe par Fresnes, où elle est torturée, puis par le parcours décrit par Jeanne Bleton : Romainville, Sarrebrück, Ravensbrück, Neubrandenburg. Elle subit des piqûres à l’infirmerie de Ravenbrück qui la transforment physiquement (« je ne serai jamais plus femme », page 139). A Neubrandenburg elle est affectée à divers travaux : réfection de la piste du camp d’aviation à la suite du bombardement russe, déchargement de wagons de brique, réalisation de soudures sur des composants d’armes (qu’elle sabote). Elle mentionne (page 160) les poèmes récités par Fanny Marette le soir de Noël 1944. Elle précise que le 5 mars il n’y a plus de travail à l’usine, et qu’elles sont affectées à creuser des tranchées dans le sol gelé. Pendant les marches de la mort, elle réussit à sortir de la colonne avec son ami Chonchette (Gilberte, matricule 27000).
« Si c’est une femme — Vie et mort à Ravensbrück », Sarah Helm, traduit de l’anglais par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat, Calmann-Lévy 216 pour la traduction française, 1ère publication LGF, 1264 pages.
Assurément l’ouvrage le plus complet sur le camp de Ravensbrück, sa genèse, ses acteurs, son fonctionnement et les multiples facettes de son histoire. Un travail colossal.
« Les Françaises à Ravensbrück », ouvrage collectif produit pas l’Amicale de Ravensbrück et l’Association des déportées et internées de la Résistance (ADlR), Gallimard, collection « Hors-Série Connaissance », septembre 1965, ISBN 2070248437, 352 pages.
Sur les "quatre petites de Montpellier" :
Jeanne Bleton, dite Nane, épouse Barraud, née à Ouveillan (Aude) le 27 février 1924. Mariée à Elie Barraud, deux enfants : Jean-Marie et Mariette. Décédée à Montpellier le 6 juin 2016.
Lire l’article Wikipédia : Jeanne Bleton-Barraud
Convoi parti de Paris le 6juillet 1944 (1.242). Matricule 47269.
Josette Marcelle Rita Peyre, dite Jotte, épouse Dubois, née le 11 décembre 1923 à Germerscheim (Allemagne). Mariée à Bernard Dubois (résistant, déporté à Dachau), deux fils : Thierry et Renaud. Décédée en 1984.
Convoi parti de Paris le 4juillet 1944 (1.241). Matricule 47170.
Paulette Bertholio, dite Poune, épouse Brossard, née le 28 juin 1924 à Béziers, décédée le 13 janvier 1999 à Lyon.
Convoi parti de Paris le 4juillet 1944 (1.241). Matricule 47124.
Noëlle Vincensini, née le 3 janvier 1927 à Piedicroce (Haute-Corse).
Mariée à Jean-Pierre Chabrol, (résistant lui-même), 4 enfants.
Lire l’article Wikipédia : Noëlle Vincensini Voir la vidéo « La norme c’était la mort » Voir le reportage de France 3 Corse ViaStella. Voir la vidéo où elle présente son livre "Le morceau de sucre et autres récits".
Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944 (1.241). Matricule 47184.
Sur d’autres détenues du camp de Neubrandenburg :
Léone Marcelle Baugé, épouse Jamain, née le 21 janvier 1921 à Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire), morte le 27 septembre 2002 à Maisons-Laffitte (Yvelines).
Lire un article qui lui est consacré sur le site VRID Mémorial.
Lire un extrait de son témoignage « J’avais 19 ans ».
Convoi parti de Compiègne le 28 avril 1943 (195). Matricule 19361.
Renée Marceline Moreau, née le 23 septembre 1919 à Buxeuil (Vienne) et morte à Senillé (Vienne) le 24 septembre 2021 (à 102 ans).
Lire l’article Wikipédia : Renée Moreau
Voir son témoignage sur le site « L’INA éclaire l’actu ».
Lire la page qui lui est consacrée sur le site VRID Mémorial. Elle mentionne le passage par Groß Plasten.
Note : cette page a été rédigée à partir du récit de Renée Moreau « J’avais vingt ans » écrit en 1990 — récit que nous n’avons pas retrouvé.
Convoi parti de Compiègne le 28 avril 1943 (195). Matricule 19360.
Marie Odette Joseph née le 9 mars 1902 à Chaillé-les-Marais (Vendée), épouse Gorin, décédée le 14 juillet 2004 à La Rochelle (à 102 ans).
Lire son récit manuscrit de sa libération (elle mentionne le château de Groß Plasten). Note : ne semble plus disponible en ligne, à consulter aux Archives départementales de Charente-Maritime (cote 247J6), ainsi que d'autres documents dont un témoignage dactylographié de 8 pages (cote 247J9).
Écouter le témoignage de son fils Claude sur France Bleu.
Voir sa tenue de déportée sur le site Musée de la Résistance en ligne, ainsi qu'un carnet d'adresses fabriqué au camp de Neubrandenburg. Ces objets sont conservés au Musée des Beaux-Arts de La Rochelle.
Note : le F noir sur le triangle inversé rouge de la tenue de déportée est la marque des prisonniers politiques français.
Convoi parti de Compiègne le 28 avril 1943 (195). Matricule 19387.
Marie-Louise Le Bozec, épouse Pujol, née le 23 avril 2014 à Bouée (Loire-Atlantique) et décédée le 8 avril 2003 à Saint-Nazaire. Elle entre en résistance fin 1940 (distribue des tracts gaullistes, prends des photos de l’Arsenal de Lorient pour les communiquer aux Britanniques) et est arrêtée sur dénonciation le 19 août 1941. Parcours : maison d’arrêt de Vannes, prison de Fresnes, Trêves, Ravensbrück, Neubrandenburg.
Voir le résumé son parcours présenté aux élèves du collège de la Presqu’île de Ruys.
Matricule 19860.
Micheline Maurel, née le 17 juillet 1916 à Toulon, où elle meurt le 10 juillet 2009,
Lire l’article Wikipédia : Micheline Maurel
Lire plusieurs poèmes sur le site de la Fondation de la Résistance.
Lire les pages du blog qui lui est consacré par son frère Charles, ainsi que le récit de son frère Olivier sur le site FNAPOG.
Écouter son poème « Reviens » récité par Catherine Sellers. Écouter "La grande nuit (Ravensbrück)", poèmes et textes de Micheline Maurel dits par Silvia Monfort, Emmanuèle Riva, Catherine Sellers, Jany Sylvaire sur une musique de Joseph Kosma, sur le site Dailymotion : face A et face B.
Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (1.126). Matricule 22410.
Simone (Monette) Chrisostome, épouse Vilalta, née le 10 décembre 1923 à Hendaye, où elle décède le 1er janvier 2021.
Lire son témoignage (Simone mentionne le sucre reçu sur la route pendant la fuite vers l’ouest) sur le site Oroitza Histoire d'Hendaye. Une page du site Hendaye Environnement montre également sa tenue de déportée et un calepin fabriqué en déportation.
Voir la vidéo Youtube « Un regalo para Monette ».
Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (1. 126). Matricule 22352.
Odile Arrighi, épouse Elleinstein puis Roger, dite Jacquie (son dernier prénom de résistante), née le 30 juillet 1923 à Dieppe et morte à Sainte-Geneviève-des-Bois le 20 juillet 2014.
Lire son livre « Testament pour vivre » (voir plus haut).
Lire l’article Wikipédia : Odile Arrighi
Voir son témoignage sur le site Mémoire et Patrimoine Vivant.
Écouter deux compléments audio sur le site de la Fondation pour la mémoire de la Déportation.
Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (l. 126). Matricule 22335.
Geneviève Jeanne Simone Sylvère, dite Sissy, nom d’artiste Jany Sylvaire, épouse Blouet, née le 19 novembre 1921 à Cambrai et décédée le 30 juin 2018 à Saint-Mandé, chanteuse lyrique.
Lire l’article Wikipédia : Jany Sylvaire
Écouter « Futurs souvenirs » sur Youtube, élément du disque « Le temps des ombres, de Châteaubriant à Ravensbrück », sur un poème de Micheline Maurel. Ce disque, auquel ont participé de nombreux artistes (dont Jean Ferrat, Léo Ferré, Joseph Kessel, Louis Aragon, Jany Sylvaire, Raoul Delfosse, Paul Eluard, Maurice Druon, Anna Marly, J.C Mignot, Hermann Honner, Maurice Drouot, Anna Langfuff, Catherine Sellers, Silvia Monfort, Emmanuelle Riva), est disponible sur les plateformes (par exemple sur Deezer).
Lire sur le site Le Maitron la biographie de sa sœur Ginette Hamelin, arrêtée en même temps qu’elle et morte au Revier de Ravensbrück le 14 octobre 1944 (à 31 ans).
Convoi parti de Paris le 29 août 1943 (l. 126). Matricule 22451.
Fanny Valentine Marette épouse Rey, née le 30 août 1908 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine), décédée à Paris le 19 septembre 1993 (85 ans). Autrice de « J’étais le NO 47.177, on ne trouve pas d’autre élément à son sujet sur internet. Noter toutefois que la Bibliothèque de France répertorie deux enregistrements sonores de Fanny Marette dans ses archives du « Fonds de l’Association des comédiens combattants » (cotes NUMAV 177506 et NUMAV 292499), enregistrements non accessibles en ligne.
Convoi parti de Paris le 4 juillet 1944 (1.241). Matricule 47177.
Odette Suzanne Louise Brengues, épouse Noyrigat, dite « Suze », née à Millau le 19 mars 1920 et décédée dans cette même ville le 4 juin 2021.
Arrêtée à Béziers le 21 juin 1944, elle est conduite à la prison de Montpellier puis Romainville. Elle est déportée à Ravensbrück par le même convoi que Jeanne Bleton puis à Neubrandenburg.
Lire l’hommage écrit par Michel Durand, adjoint au Maire de Millau : Décès d’Odette Noyrigat : « C’est tout un pan de l’histoire de Millau qui s’efface ».
Écouter le témoignage de son fils Jacques Noyrigat : Une vie de combats... sur Radio Saint-Affrique (écouter en particulier le passage sur sa mère, entre 30:00 et 38:00). Odette était proche des « quatre petites de Montpellier » et faisait partie du groupe de 11 femmes qui se sont évadées lors des marches de la mort.
Convoi parti de Paris le 6 juillet 1944 (1.242). Matricule 47273.
Adeline Corentine Marie Ledu, épouse Kérangall, née le 11 août 1904 à Leuhan (Finistère). Résistante, elle est arrêtée avec son mari, Louis François Kérangall par la Gestapo à Cesson-Sévigné le 2 juin 1942. Lui mourra à Buchenwald le 19 mars 1945, elle sera rapatriée de Neubrandenburg en juin 1945.
Voir un cours résumé de son parcours sur la page http://memoiredeguerre.free.fr/deportation/29/p6-list-k.htm.
Convoi parti de Paris le 29 août 1943. Matricule 22394.
Marguerite Eugénie Hatton, épouse Beuruay, née le 18 mai 1903 à Moncé-en-Belin (Sarthe) et décédée le 24 décembre 1983 à Allonnes (Sarthe). Arrêtée par la Gestapo avec son mari le 17 mai 1944 dans leur ferme d’Arnage, pour faits de résistance. Ils sont torturés aux Archives du Man puis déportés, lui à Dachau où il mourra le 5 juillet 1944, elle à Ravensbrück puis Neubrandenburg. A Neubrandenburg elle est affectée en particulier au chargement de wagons de briques. Elle sera sauvée par le Croix-Rouge suédoise, soignée six semaines à Malmö et rapatriée à Arnage en juillet 1945.
Voir les articles qui leur sont consacrées par Ouest France : Hommage ce matin à Clément Beuruay, Le souvenir Clément Beuruay, Mémé Marguerite savait qui les avait dénoncés.
Eugénie Marie Andrée Valois, dite « Monique de l’Odéon » pendant l’Occupation, née à Haudivillers (Oise) le 13 juillet 1917 et décédée le 8 août 2008 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), épouse Klein (1939) puis Oliaga (1981).
Outre son livre « Une jeune femme condamnée à mort – Que s’est-il passé à Saint-Germain-des-Prés en 1940 ? » décrit ci-dessus, elle publie « Ceux qui n’ont pas eu vingt ans » (lien), « Les racines de la liberté » (lien), et « Une vie après les camps ».
Convoi parti de Paris le 18 juillet 1944. Matricule 47355.
Gilberte Deslouis, épouse Le Bigot, dite « Bébé », née le 6 avril 1919 à Paris (14ème arrondissement), responsable des JC du secteur sud, elle est arrêtée le 18 novembre 1941. Son nom apparait dans l'article « Les fusillés, internés et déportés de Villejuif » du site Le convoi des otages communistes du 6 juillet 1942.
Jeanne Marie Pauline Léonide APPERT, épouse CALAMY, née le 14 octobre 1887 à Saint-Rémy-sur-Bussy (Marne), morte à Neubrandenburg le 3 avril 1945 - Convoi du 18 juillet 1944, sous protocole "Nacht und Nebel", matricule 47330.
Marie Louise Irma AZOEUF, née le 25 novembre 1898 à Dieppe (Seine-Maritime), morte à Neubrandenburg le 23 décembre 1944 (à 47 ans) - Convoi du 6 juillet 1944.
Renée BELLEFAYE, épouse LECULEUR, née le 12 novembre 1906 à Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire), morte à Neubrandenburg en avril 1945. Convoi du 28 avril 1943 depuis Compiègne, matricule 19367.
Geneviève Vitaline CHERRUEL, épouse FRIQUET, née le 21 août 1908 à La Ferrière-sur-Risle (Eure), décédée à Neubrandenburg le 22 avril 1945. Résistante D.G.E.R-B.C.R.A. Convoi du 4 juillet 1944, matricule 47145.
Marie DEPIGNY, née le 11 août 1898 à Aix-les-Bains (73), détenue à Neubrandenburg et décédée à Ravensbrück le 27 mars 1945. Convoi du 29 août 1943, matricule 22358.
Mariza DUBCZAK, née le 17 août 1908, décédée à Neubrandenburg le 1er avril 1945. Convoi parti de Paris le 15 août 1944, matricule 57818.
Albertine-Gabrielle DUPRE, née le 2 mars 1917 au Havre (76), décédée le 27 mars 1945. Convoi du 29 août 1943, matricule 22362.
Marguerite FILHOL, née le 22 mai 1904 à Fumel (Lot-et-Garonne), arrêtée à Fumel en octobre 1942 et morte à Neubrandenburg le 9 avril 1945. Convoi du 4 juillet 1944, matricule 47144.
Marguerite et son époux, René Filhol, originaires de Fumel ont participé aux premiers réseaux de résistance de la région. Marguerie devint agent de liaison et aida notamment les évadés de Boussés à échapper à la Gestapo. En 1943, elle fut déportée dans le camp allemand de Neubrandenburg, dont elle ne revint pas.
Leurs noms ont été donnés à une rue de Villeneuve-sur-Lot.
Marcelle FORT, née le 5 juillet 1901 à St-Ciers-sur-Gironde (33), décédée à Neubrandenburg le 28 mars 1945. Convoi parti le 28 avril 1943, matricule 19427.
Rosina FOURNIER, née le 7 juillet 1895 à Wandsworth (GB), morte à Neubrandenburg en février 1945. Convoi parti le 28 avril 1943, matricule 19421.
Lucienne RAULET, épouse GENY, née le 13/04/1894 à Aulnay-aux-Planches (51), morte à Neubrandenburg le 29 décembre 1944.
Sa biographie détaillée est disponible dans le CD-ROM « La résistance dans la Marne » édité par le CRDP Champagne-Ardenne en 2013.
Ginette HAMELIN, née le 4 mars 1913 à Clermont-Ferrand (63), morte à Ravensbrück le 14 octobre 1944. Convoi du 29 août 1943, matricule 22385.
Une place porte son nom à Paris, 14ème arrondissement (à côté de l’Accor Arena).
Raymonde HANN, décédée le 14 mai 1945 avant le rapatriement.
Paulette HUBARTZ, morte le 26 mai 1945 avant le rapatriement. Matricule 19679.
Henriette et Marie Antoinette LÉGER, nées le 14 novembre 1907 à Domfront (61), morte à Ravensbrück. Convoi du 29 août 1943, matricules 47144 et 47145.
Micheline Maurel mentionne que les sœurs Léger sont devenues folles dans l’univers concentrationnaire de Neubrandenburg et qu’elles ont été renvoyées à Ravensbrück pour y mourir. Henriette y est morte le 19 juin 1944, Marie Antoinette est morte gazée à une date inconnue.
Marie Georgette NAFTEUX épouse LHOMME, née le 21 janvier 1894 à Erches (Somme), décédée le 21 mars 1945 à Neubrandenburg
Jeannie Thuillier épouse MAGNIEZ, née le 7 août 1899 à Contay (80), décédée à Neubrandenburg le 2 avril 1945.
Marthe MOURBEL, née à Bordeaux le 20 février 1903, morte à Waren le 15 mai 1945. Convoi parti le 28 avril 1943, matricule 19416.
Voir « Si c’est une femme, page 1019, relatant la première nuit des Marches de la mort : « Cette nuit-là, elles couchèrent dans une grange humide où plusieurs femmes épuisées moururent, dont Marthe Mourbel, professeur de philosophie à Angers. Elle aurait pu survivre si elle était restée à l’arrière : le lendemain de l’évacuation, une ambulance de la Croix-Rouge suédoise arriva à Neubrandenburg et sauve les femmes restées à l’infirmerie. »
Marie Georgette Gabrielle NAFTEUX, épouse LHOMME, née le 21 janvier 1894 à Erches (Somme) et morte le 20 mars 1945 à Neubrandenburg (à 51 ans). Convoi du premier juillet 1944, matricule 47191.
Noëlle NOIREAU, décédée en décembre 1944 à Neubrandenburg.
Suzanne OBIDIC TOMAZIC, née le 31 octobre 1903 à Quisca (Slovénie) et morte vers janvier 1945 à Neubrandenburg. Son nom apparait sur le monument aux morts de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). Convoi du 11 juillet 1944, matricule 47225.
Henriette PARMENT, née le 6 janvier 1912 à Oisemont (80). Convoi parti de Paris le 31 janvier 1944, matricule 27236.
Jeanne Louise Marie Françoise PETITFILS, née le 30 octobre1921 à Salbris (Loir-et-Cher), morte à Neubrandenburg le 15 février 1945. Convoi du 6 juillet 1944, matricule 47318.
Eva SALMON, née le 26 mars1909 à New-York (Etats-Unis), morte à Neubrandenburg le 15 février1945. Convoi du 4 juillet 1944.
Marie TALET, née le 14 décembre 1884 à Bordeaux, détenue à Neubrandenburg, décédée à Ravensbrück le 14 décembre 1944. Convoi parti de Paris le 31 janvier 1944, matricule 27288.
Denise TOURTAY, née le 21 juillet 1922 à Fès (Maroc), morte à Neubrandenburg le 15 janvier 1944. Convoi du 29 août 1943, matricule 22460.
Voir l’article dans le Livre d’or des anciens élèves du Lycée Gouraud de Rabat. Micheline Maurel, son amie, parle d’elle dans son poème Si de mourais ici :
Si je mourais ici comme Denise est morte
Autour de mon châlit ne venez pas pleurer,
La mort d'une inconnue aisément se supporte,
Votre douleur, je crois, ne sera pas trop forte,
Je serai chaude encor lorsque vous m'oublierez.
(extrait)
Voir également « Si c’est une femme », page 536 : « (…) Denise Tourtay, étudiante à Grenoble, avait le cœur fragile et ne pouvait suivre la cadence de travail [note : elle avait été affectée à l’atelier de galvanoplastie où elle devait porter de lourdes pièces dans une étuve à 70°] : privée de sa ration de soupe elle fut battue au point de ne plus pouvoir travailler ni même tenir debout. En l’espace de quelques semaines, elle attrapa la dysenterie, puis le typhus, et mourut au Revier de Neubrandenburg. »
Suzanne Mathilde TRELLIS, dite Suzette, née le 1er janvier 1896 à Alès (Gard), morte à Neubrandenburg le 26 février 1945 (à 49 ans). Convoi du 1er juillet 1944, matricule 47204.
Françoise USANDIZAGA, née le 29 août 1908 à Vera-di-Bidassoa (Espagne), morte à Neubrandenburg le 12 avril 1945. Convoi du 29 août 1943, matricule 22463.
Dossier « Les femmes déportées de France via le camp de Neue Bremm », Mémoire Vivante, bulletin de la Fondation pour la mémoire de la déportation N°61, juin 2009, Pierre-Emmanuel Dufayel : décrit le camp de Neue Bremm et son rôle comme camp de transit et de regroupement dans la déportation des résistantes françaises. Une détenue sur cinq passées par Neue Bremm est morte en déportation.
Site du projet « Zeitlupe / Histoire et mémoire de la ville » financé par la Fondation Freudenberg, engagé dans un travail éducatif politico-historique sur l’histoire du national-socialisme dans la ville de Neubrandenburg et sa région.
Site de la Fondation Kurt et Herma Römer pour l’aide humanitaire aux survivants du travail forcé sous le régime Nazi, « éclairez et commémorez ». On y trouve en particulier un dossier pédagogique assemblé par Ulrike Maschner sur le camp annexe de Neubrandenburg, portant sur les sites lhlenfelder Strasse au nord de Neubrandenburg et « Waldbau » au sud : « Deux camps satellites du camp de concentration pour femmes de Ravensbrück ».
« Voix de Ravensbrück », site rassemblant des poèmes et témoignages artistiques de femmes du camp de Ravensbrück ou de ses camps annexe. Site du Musée Mémorial de Ravensbrück. Propose dans sa page « Librairie » une liste de documents en français.
Description du camp de Ravensbrück sur le site de l’Encyclopédie multimédia de la Shoah, United States Holocaust Memorial Museum. Site et base de données de la Fondation pour la mémoire de la déportation. La base de données recense les noms de 89390 déportés partis de France.
L’INA éclaire l’actu : « Le camp de concentration de Ravensbrück, des rescapées témoignent »
Film documentaire « Ravensbrück : le camp oublié », Aurélie Chaigneau, France, 2020, 56 min, La Famiglia.
Note : il semble que la version en français ne soit plus disponible sur YouTube. Voir la version en anglais : « Women of Ravensbrück : the Forgotten Camp ».
Sur les lieux cités dans le récit :
Liste (partielle) de résistantes françaises mortes au camp de Neubrandenburg (source principale : Livre-Mémorial de la FMD)
Ressources sur internet et données biographiques
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